Faire de la publicité mensongère n’a plus autant d’impact. Dans un monde où la publicité est partout, les failles de celle-ci sont de plus en plus visibles.
La publicité, une gêne plus qu’un plaisir
Avec la télévision, la presse et les smartphones, toutes sortes de publicités apparaissent devant nos yeux, et malheureusement le pouvoir d’Adblock a ses limites.
C’est bien connu, un maximum de visibilité est toujours bénéfique pour son rendement. Les entreprises et les publicitaires en ont bien conscience. C’est pourquoi depuis l’arrivée de la TNT, le son des publicités a augmenté pour mieux atteindre les téléspectateurs et “leur faire vivre une réelle expérience”.
Se faire réveiller par une publicité, est donc devenue le quotidien des téléspectateurs, et il ne sert à rien d’essayer de baisser le son avec sa télécommande. D’après le CSA les publicitaires utilisent maintenant la compression dynamique, et changent l’intensité du son sans “augmenter” directement le son. C’est donc dans le mixage que tout se passe.
Du côté du web et des smartphones, les jeunes le savent bien, les publicités ont un son plus élevé, surtout lorsque leur appareil est branché sur une enceinte. Mais au-delà de réveiller les voisins, la gêne ou le cringe des publicités se situe aussi dans les discours qu’elles tiennent et leur manière de les mettre en scène.
Celles choisies par le Huffington Post ci-dessus sont des exemples parfaits. Elles mettent en avant les préjugés qui planent sur les filles et les garçons à travers des mises en scène de mauvais goût. On vous laisse vous faire votre opinion…
D’après le sacré Urban dictionary, le cringe est une sensation physique d’inconfort sans que rien de réel n’arrive aux corps. C’est aussi le fait de se sentir embarrassé pour quelqu’un qui se ridiculise, et pour ça, les publicités semblent être les meilleures dans le domaine. Entre des pubs jugées racistes, des innombrables publicités qui mettent en scène des stéréotypes, et celles où on vend un rêve plus qu’un produit, le cringe est au rendez-vous.
L’éthique de la publicité
Si les publicitaires utilisent de nouveaux procédés et veulent faire vivre une expérience à ceux qui sont derrière leurs écrans, la plupart sont confrontés aux regards des jeunes qui, selon O.W., sont plus sensibles à la qualité publicitaire, et donc plus conscients de l’impact de la pub, que leurs aînés.
D’après Louis Quesnel (psycho-sociologue), la pub met en avant des scènes qui sont en contradiction avec la réalité en usant d’images stylisées, et peut alors se confondre à de la propagande. Même si 94% des Français considèrent la pub comme étant mensongère, elle leur donne à voir, malgré eux, des modèles de comportement psychiquement et pédagogiquement nocifs.
Tout produit, même supérieur, comporte des avantages et des inconvénients. Or, il s’agit de convaincre : le publicitaire mentira par omission.
Louis Quesnel, Problème éthique de la télépublicité
Il ajoute que l’image audiovisuelle endort le sens critique et hypnotise, c’est pourquoi son impact sur l’inconscient est fort, il y aurait même une “irréversibilité de l’impact”. La force de la pub se situe donc dans la faiblesse de celui ou celle qui la regarde.
Pourtant, la pub reste un élément important, notamment pour la culture. C’est donc la forme qui est remise en cause, plutôt que la publicité en elle-même. C’est pourquoi, pour Louis Quesnel, il faut encourager celles qui ont un impact positif par “leur qualité humaine, culturelle ou esthétique”.