“ Je bois jusqu’à ne plus me rappeler de rien du tout le lendemain, ni de savoir comment je suis arrivée saine et sauve dans mon lit (…), c’est l’horreur.”
Forum, Alcool info service
Binge drinking, un problème ?
Consommer de l’alcool en grande quantité sur un laps de temps très court a un nom : le binge drinking.
En recherchant l’ivresse, les individus se mettent en danger et se sentent angoissés dans leur consommation. Entre amusement et alcoolisme, certains se posent des questions.
« Je me sens nulle de me mettre dans des états pareils… Je ne comprends pas pourquoi je ne peux pas boire quelques verres comme tout le monde et rester une personne décente… Rester moi-même en fait. »
Forum, Alcool info service
Binge drinking
En fait, on parle de binge drinking quand un individu boit plus de 4,5 verres en moins de deux heures. Et lorsque cela arrive plus de deux fois en deux semaines, il semble qu’il y ait un problème.
Selon Healthline, si vous « bringe dinkez » à certaines occasions, cela ne signifie pas pour autant que vous ayez une addiction à l’alcool, c’est un comportement, non une maladie.
Mais si vous « binge drinkez » très souvent, vous aurez plus de chance de développer une dépendance ou des troubles liés à la consommation d’alcool. Et cela peut avoir des conséquences sur le long terme.
Plus vous commencez jeune, plus vous avez de risque lorsque vous vieillissez. Selon une étude anglaise, le binge drinking, contribue de manière négative sur l’individu, au niveau de sa santé, mais aussi lorsqu’il rentre dans l’âge adulte.
Il a plus de risque d’être marginalisé et d’avoir un statut social moins élevé. En effet, cela peut avoir un impact sur nos relations sociales, notamment lorsqu’on dérape un peu trop souvent.
« Hier encore j’ai dérapé, lors d’une fête, j’ai bu comme un trou et je me suis transformée en monstre. Moi la fille gentille, fun et bien élevée, me voilà insupportable, vulgaire et agressive. »
Forum, Alcool info service
L’ivresse, de manière générale, a des conséquences immédiates. Cela change la manière dont nous parlons, dont nous percevons, et peut nous amener à être plus agressifs. Mais cela peut aussi nous amener à avoir des comportements à risque, voire à nous mettre réellement en danger.
Boire jusqu’au black-out
Si la consommation excessive n’expose pas aux mêmes dangers que celle quotidienne du fait de sa ponctualité, elle nous rend très vulnérables.
« J’ai commencé à tenir de mieux en mieux l’alcool, à boire de plus en plus vite et de plus en plus jusqu’à désormais être en soirée et n’avoir plus qu’un but : boire plus. Malheureusement le lendemain je me réveille avec des trous noirs de plus en plus importants (parfois la soirée entière) où l’on me raconte ce que j’ai pu dire ou faire et c’est extrêmement embarrassant. »
Forum, Alcool info service
Consommer excessivement de l’alcool a impact sur la mémoire à court terme, celle-ci ne se connecte plus avec notre mémoire à long terme.
Lors d’une grosse soirée, et d’une consommation excessive, des informations ne sont plus stockées dans notre mémoire à long terme. C’est pourquoi, il arrive qu’on ne se souvienne plus de rien.
L’alcool va perturber notre hippocampe, la zone du cerveau liée à la mémoire. Une fois cette zone endommagée, les black-outs seront plus fréquents.
Il existe deux sortes de black-out, le fragmenté et le complet. Dans le premier, la personne ne peut pas se rappeler de tous les détails de la soirée. Dans le deuxième, c’est une perte de mémoire définitive, et les souvenirs ne peuvent pas être récupérés.
Le black-out, symptôme d’intoxication légère, secoue notre cerveau. Dans un environnement familier, comme la maison, ces troubles de la mémoire passent même souvent inaperçus. Le cerveau a tendance à remplacer les trous noirs avec des souvenirs antérieurs. L’individu pense alors se rappeler en détail de la soirée.
Sur le long terme, cela peut créer des lésions définitives sur le cerveau et donc réellement diminuer les capacités de notre mémoire. Pourtant, un arrêt de la consommation excessive d’alcool peut permettre d’éviter ces lésions et les épisodes de black-out.
Eviter le black-out
La carence en vitamine B1 joue aussi un rôle important. En effet, nécessaire pour le métabolisme des glucides, elle permet la dégradation de l’alcool et aide le foie. Elle est indispensable pour le bon fonctionnement de notre cerveau.
Une personne alcoolique a en fait une importante carence en vitamine B1, et sur le long terme, celle-ci peut provoquer la démence. C’est pourquoi, pour limiter l’impact de l’alcool sur les circuits neuronaux, un apport en B1 est conseillé.
On trouve généralement cette vitamine dans la levure alimentaire, les céréales, la viande, et les oléagineux (les amandes, les noix..). Pour éviter donc ces épisodes de black-out, il faut éviter la carence en vitamine B1 qui est liée à la consommation d’alcool.
Mode de consommation
Le passage à l’âge adulte est un moment clé dans le binge drinking. C’est à ce moment précis, influencées par l’entourage, que certaines habitudes se développent.
Une enquête de 2001 a montré l’impact que peut avoir la consommation d’alcool d’un parent sur un adolescent. Si les filles auraient tendance à prendre le contrepied en ne buvant jamais, les garçons, eux, auraient plus tendance à suivre l’exemple à l’âge adulte.
Une étude américaine souligne aussi que chez les 12-22 ans, les meilleurs amis ont une grande influence sur les modes de consommation. Par là, les adolescents peuvent construire des habitudes négatives vis-à-vis de leur consommation d’alcool ou de substances, liées à une recherche d’indépendance et d’autonomie. Et tout cela va déterminer la manière dont ils vont boire à l’âge adulte.
Quatre types de buveur ont été recensés par Coslin, psychologue :
le « fêtard », qui boit en soirée, « l’aventurier » qui boit pour avoir des sensations, le « timide » qui souhaite se laisser aller et pouvoir discuter plus facilement et le « fuyard », celui qui veut échapper à la réalité. Et cette dernière catégorie serait la plus sensible à l’alcoolisme.
Il deviendrait plus facilement dépendant, du fait qu’il trouve dans l’alcool un remède pour sa vie. Pourtant, boire ne signifie pas toujours être alcoolique. Mais certaines habitudes de consommation, elles, pourraient bien être un signe avant-coureur, notamment le fait de boire excessivement vite de l’alcool jusqu’au black-out.
Pour décompresser, évacuer le stress, se mettre à l’aise en société, un verre d’alcool peut faire du bien et n’est pas dangereux pour quelqu’un qui n’a pas de trouble avec l’alcool. Et « binge drinkez » de temps en temps, ne signifie pas forcément être alcoolique.
Mais il peut s’avérer dangereux pour l’individu s’il est régulier. Cela a un impact sur sa mémoire, et peut le pousser à avoir une dépendance vis à vis de l’alcool.
Avec les fictions cinématographiques et les discours médiatiques comme scientifiques sur le changement climatique, la fin du monde n’a jamais été aussi tangible. Mais quels sont les impacts sur la jeune génération ?
Les jeunes et l’idée de fin du monde
La dystopie est un large sujet. Entre Black Mirror et le cinéma contemporain, ce sujet a pris de plus en plus de place sur nos écrans. Et avec l’arrivée des plateformes de streaming illégales comme légales, ces œuvres sont devenues accessibles en un clic.
Pourtant, depuis le milieu du 20 ème siècle, des auteurs tels que Stückrath et Schottmayer avaient mis en évidence les effets de cette culture sur les enfants.
« Cette accélération artificielle de l’emprise de l’environnement l’adulte sur l’enfant, l’oblige à une sorte de maturité prématurée, marquée par la brutalité, [et] le manque de confiance à l’égard des adultes. »
La deuxième guerre mondiale, et les catastrophes d’Hiroshima et Nagasaki, ont aussi eu un impact certain sur les individus et leur rapport à la fin du monde. Selon Günther Anders, philosophe allemand, la bombe atomique a changé et concrétisé cette relation.
Nous pensons maintenant notre existence en termes de délais, comme si elle pouvait se finir à tout moment. Et cela a participé à la culture de la fin du monde, à l’histoire que nous apprenons et aux films que nous visionnons.
Samuel Dock, psychologue pour adolescent, rapporte que tout cela finit par provoquer chez les jeunes des réactions d’angoisse et de détresse.
« Affirmer sans relâche que notre lieu de vie va se porter de plus en plus mal dans les prochaines années finit par contaminer les jeunes générations, qui ne voient aucun encouragement à lutter, ne perçoivent aucun espoir et envisagent alors très sérieusement la réalité d’une fin du monde devant eux. »
Samuel Dock
Et les discours sur le réchauffement climatique amplifient aujourd’hui cette détresse. Une enquête de YouGov a mis en évidence que 51 % des personnes sondées étaient angoissées à l’idée des conséquences du réchauffement climatique. Et ce chiffre augmente jusqu’à 72 %, chez les 18-24 ans.
Plus angoissés, car toujours face à cette idée de fin du monde, les jeunes ont donc une pleine conscience des défis qui sont les leurs. Pourtant, d’après l’anthropologue David Le Breton, ces jeunes sont aussi investis d’une mission.
« Ils doivent se comporter comme les héros de leur vie parce qu’on leur répète que tout est grave, dans la vie comme au cinéma. »
David Le Breton
Réveil des consciences
Avec Marvel, se comporter en héros semble signifier combattre pour la victoire du bien sur le mal. Pourtant, c’est plutôt la figure du Joker qui représenterait le mieux ce héros interne, qui permettrait aux jeunes d’agir face à cette angoisse de fin du monde.
Les bombes atomiques, le réchauffement climatique, l’information, la crise sanitaire associée à la réalité des conditions de vie, semblent avoir poussé la jeune génération à agir.
En fait, les individus confrontés en permanence à cette idée de fin du monde sont en situation de crise. À la manière du Joker, ils souhaitent remettre en cause le système en entier, et cela se traduit par un besoin de changer d’environnement.
Avec la pandémie et la politique des nombreux confinements, les conditions de vie des Françaises ont été mises en lumière. Santé Publique France remarque après plusieurs enquêtes, que les troubles du sommeil ont augmenté en même temps que l’anxiété et la dépression.
Pourtant, au niveau du travail, avant même la crise du Covid-19, un sondage Ipsos mettait en évidence que 57% des sondés déclaraient ressentir des émotions négatives au travail. 56% des moments intenses de fatigue, et 54% des problèmes de santé. Encore plus marquant, près de la moitié ont déclaré avoir des troubles du sommeil, et un tiers des troubles alimentaires. Et le meilleur pour la fin, près d’un tiers des sondés a affirmé souffrir d’au moins 4 de ces problèmes en même temps…
Tout cet environnement a permis à certains Français et à la jeune génération de passer à l’action. Et cela est encore plus vrai pour les jeunes diplômés qui cherchent du travail ou commencent leur carrière.
La sociologue Cécile Van de Velde, remarque que la question est d’ordre éthique. En effet, d’après elle, c’est une question qui touche les valeurs. « S’ajuster au marché du travail d’accord, mais jusqu’à où ? ». Les jeunes qui viennent d’avoir leur diplôme, renoncent à certaines valeurs pour s’insérer sur le marché du travail, mais en eux, ils « portent une critique radicale du système ».
C’est la raison pour laquelle certains jeunes veulent changer de vie, ou du moins de chemin. Monter son entreprise, quitter le marché du travail, deviennent la norme. S’il faut pouvoir se sentir en sécurité pour franchir ce pas, cette nouvelle tendance révèle un grand changement social. Pour elle, c’est « un acte de résistance politique ».
Le Joker est un individu qui est face à une société qui fait semblant d’aider les autres, et qui remet radicalement en question le sens de ce système. Si le film de Todd Phillips représente l’arrivée au cinéma d’un nouveau type de héros, il révèle aussi celle d’un nouveau besoin, celui d’avoir de nouvelles figures héroïques plus compatibles avec la réalité.
Ce nouveau héros remplit cette tâche. Il est la figure de celui qui se soulève malgré l’aversion qu’éprouve la société envers lui. Et la jeune génération angoissée par la fin du monde, semble se confronter au même sentiment. C’est pourquoi la « génération fin du monde » se sent investie d’une mission, celle d’un renouveau de la société.
Repenser de temps en temps à son ex est assez commun, et ce n’est pas dangereux pour la santé. Par contre, cela en dit long sur le fonctionnement de notre mémoire.
Mémoire sélective
Se souvenir des bons moments, être sujet au manque de l’autre, tout cela est naturel. Pourtant, l’esprit nous joue des tours. Il sélectionne ce qu’il veut voir, et parfois nous fait fantasmer une relation passée, qui au départ était plus nocive que bénéfique.
Une étude du CNRS montre qu’il existe une mémoire « éthique », une mémoire dite « motivée ». Elle nous permet d’oublier les actions que nous avons effectuées et qui sont contraires à notre morale. Cet oubli est parfois motivé par des raisons purement affectives, comme vouloir garder une bonne image de soi.
En occultant les comportements néfastes, les individus ont donc parfois une perception de leurs histoires passées qui est transformée. Pourtant, se souvenir des choses qui sont mieux pour nous et l’image que nous avons de nous-même, semble être quelque chose d’assez commun.
Pour la psychologue, Sophie Millot, la raison est que : « nous gardons de vifs souvenirs des moments heureux ou malheureux, et nous lissons ce qui nous dérange ou ne nous intéresse pas ».
Les hormones jouent également un rôle dans la sélection des souvenirs . En effet, l’ocytocine, l’hormone liée à nos souvenirs, s’active lorsqu’on ressent l’absence de l’être que nous avons aimé. Le cerveau produit alors de la dopamine et de la sérotonine, et fait resurgir les plaisirs liées à nos relations passées. Ce qui nous pousse malgré nous, à croire qu’elles étaient moins compliquées qu’elles ne l’étaient en réalité.
Souvenirs transformés
Si nous oublions et nous lissons des souvenirs, cette transformation s’opère aussi grâce à notre imagination.
Selon C. Castoriadis, psychanalyste, l’individu commence à penser et à imaginer, avant de se confronter au réel. De ce fait, un souvenir peut être facilement détérioré, car le souvenir se forme aussi à partir d’un élément pensé et imaginé. Soit au moment où le souvenir s’est construit, soit au fil du temps.
Il remarque même que l’individu peut percevoir cette modification comme indistinct de la réalité. Son imagination lui vend une histoire qu’il n’a que partiellement vécu. Pourtant, il a besoin de se prouver à lui-même que cette histoire est réelle, et cela lui procure une sensation de manque. Pour C. Castoriadis, notre inconscient nous pousse à vouloir rendre réel ce que nous imaginons. “L’inconscient veut abolir (la) distance” entre l’imagination et la réalité.
Nous transformons donc nos histoires passées, et cette modification pousse notre inconscient à vouloir vivre cette histoire dans la réalité. Cela se traduit par une sensation de manque de la personne que nous avons aimée.
Se trouver des excuses
Mieux encore, l’étude du CNRS nous démontre que nous justifions en oubliant une partie de ces histoires passées, des comportements futurs qui pourraient agir sur l’estime que nous avons de nous-même. Nous oublions ces comportements passées, car nous voulons « justifier de futures décisions immorales ».
“ Cela […] indique que les individus expérimentent la mémoire motivée pas seulement pour restaurer une image intègre de soi après une mauvaise conduite, mais plutôt pour se donner une excuse, pour justifier de futures décisions immorales.”
Il se peut que cela soit la raison pour laquelle on entend parfois dans des conversations, l’affirmation suivante : “je sais que c’est une mauvaise idée, mais j’ai envie de le revoir”.
Le manque ressenti semble être toujours lié à l’imagination, à la manière dont elle interfère sur les souvenirs. Mais aussi par le fait qu’on oublie plus facilement les choses qui nous ont embarrassées. C’est pourquoi, quelques années après une relation, les individus ont tendance à se souvenir plus facilement des bons moments passés. Et parfois, si cette relation était nocive, à construire un autre schéma narratif.
En ressentant du plaisir via un fantasme, on s’est nous même créé ce manque qui nous pousse à repenser à notre passé. C’est pourquoi on se confronte parfois au fait que nous voulons revivre une certaine histoire. Nous nous sommes même déjà préparés à l’avance aux conséquences que cela pourrait avoir.
Penser à son ex et en ressentir un manque, serait donc en quelque sorte un tour de passe-passe de notre imagination, de notre inconscient et de notre mémoire. On oublierait donc assez facilement la raison de la séparation, quitte à rouvrir des blessures.
Aller plus loin..
Ici, l’article traite simplement des relations avec les ex de manière transversale. En effet, si vous souhaitez plus d’informations sur la capacité dont la mémoire peut agir sur votre passé, notamment en cas d’agression sexuelle par un partenaire, je vous conseille d’aller lire le dossier sur La crise des institutions de l’oubli. Vous y trouverez, avec les notes de bas de pages, un ensemble d’articles très intéressants.
Plus particulièrement, cet article montre comment la théorie des faux souvenirs (différente de celle des souvenirs transformés que j’utilise plus haut), peut impacter celle des souvenirs refoulés, ou plus généralement ce qu’on appelle l’amnésie traumatique.
Il y a une controverse sur la théorie des faux souvenirs. Cela peut servir à décrédibiliser le discours d’un ou d’une plaignant(e) qui se souvient avoir été agressé, suite à un souvenir refoulé qui est réapparu.
Du même coup, C. Castoriadis, me sert simplement à identifier une relation entre imagination et souvenir et l’interférence de l’une part par rapport à l’autre. Cela me permet d’ouvrir sur la possibilité d’une transformation déjà opérée par la mémoire sélective, sans trancher sur la question des faux souvenirs.
Du fait qu’elle implique par elle-même l’existence d’une réalité de ce souvenir, je suis intimement persuadé que la théorie moins radicale des souvenirs transformés ne peut décrédibiliser un tel discours.
La pornographie n’est plus celle des peintures, elle est maintenant sur nos écrans, et ses effets sont aussi puissants que courants.
L’impact de la pornographie
Entre dépression, anxiété et incapacité à atteindre l’orgasme avec un partenaire, les effets sont nombreux, mais sont-ils tous aussi négatifs ?
En France, 72% du trafic de Pornhub en 2021 a été réalisé par des hommes, et 28% par des femmes. 58% du trafic total sont des jeunes âgés de 18 à 34 ans. Dans ce contexte, les jeunes hommes pourraient être plus sujets à des troubles du comportement, à une hypersexualisation et à un dysfonctionnement érectile.
D’après une étude sur les fonctions sexuelles et la pornographie, plus un individu se masturbe devant une vidéo, plus des problèmes de sexualité apparaissent. 44% des hommes qui pratiquent la masturbation devant du porno tous les jours ont des problèmes d’érection, contre seulement 22% pour ceux qui la pratiquent moins de 5 fois par semaine.
La pornographie a donc un impact sur la vie sexuelle et notamment chez les jeunes. Elle a aussi des répercussions sur le psychisme de l’individu, du fait qu’elle impacterait le trafic neuronal du cerveau, selon une étude sur la structure du cerveau et la pornographie. Comme lorsqu’on tombe amoureux, la pornographie active la partie la plus primitive du cerveau, celle des noyaux centraux gris.
Partie activée via des vidéos ou des images pornographiques, elle expose l’individu à une forte dose de plaisir. Cette stimulation sexuelle résulte d’une sécrétion de dopamine, aussi appelée l’hormone du plaisir. Sur le long terme, lorsque la pornographie est visionnée excessivement, cette élévation soudaine de la dopamine devient un besoin pour l’individu et son cerveau.
Valérie Vocom, neuro-psychiatre, a examiné le cerveau d’une personne fortement consommatrice via un IRM, tout en plaçant devant celle-ci des photos érotiques. D’après elle, c’était comme regarder dans le cerveau d’un alcoolique qui a devant lui une publicité pour de l’alcool.
À l’ère des smartphones, donner sa dose de dopamine à son cerveau, et cela à plusieurs moments dans la semaine, est à portée de main. Pourtant, cela peut rendre les individus insensibles à la dopamine qui provient des sources naturelles, du fait de leur accoutumance.
C’est pourquoi, faire l’amour avec son partenaire peut offrir moins de plaisir que la masturbation via un film pornographique, et que les individus tentent d’augmenter leur taux de dopamine, en imitant les modèles de comportements qu’ils perçoivent à travers leurs écrans.
Comportements impulsifs
Pornhub, une des plus grosses plateformes de pornographie en ligne, révèle dans ses chiffres de 2018, que les rapports sexuels classiques sont de moins en moins vus, et que les utilisateurs vont dans des catégories de plus en plus extrêmes.
Le consommateur excessif de pornographie semble alors tomber dans un puits sans fond, et va toujours vouloir trouver quelque chose de plus trash et qui ne correspond pas à la réalité pour combler son appétit sexuel.
Cela s’explique par un dysfonctionnement du système de récompense. Impactant alors la gestion quotidienne des émotions et des plaisirs. C’est tout le système qui permet la motivation qui est mis à mal avec la pornographie.
Mathias Pessiglione, rapporte que les individus vont avoir tendance à reproduire les actions qui ont été suivies par une récompense. Dans ce cas, ils ne vont pas forcément préférer des récompenses qui sont objectivement bénéfiques. Il faut simplement qu’elles soient cohérentes avec les actions passées. Cela peut les pousser à prendre des décisions inadaptées et à violer des règles de rationalité.
Selon une étude sur les comportements impulsifs et l’usage d’Internet, la pornographie prédisposerait même l’individu à agir de façon plus impulsive dans sa vie, et à prendre des mauvaises décisions. Associé avec le besoin de dopamine et à un visionnage fréquent, ce comportement désinhibe les consommateurs d’une certaine moralité. Jusqu’à même reproduire les actions qu’ils ont perçues via la pornographie, habitués à elles et à la récompense qu’ils ont ressentie.
La pornographie a donc des effets néfastes sur les individus qui en visionnent de manière excessive, en agissant négativement sur le système de récompenses. Aussi en cause, le type de pornographie regardé et les comportements qui y sont relayés.
Cette pornograpahie traditionnelle a aussi un impact sur la manière dont les individus se perçoivent. L’éducatrice sexuelle, Luma Matats, explique que “ les femmes peuvent se sentir en insécurité par rapport aux corps des femmes dans les pornos hétéros et semblent se comparer – ce qui leur enlève du plaisir”. C’est pourquoi, les femmes se tournent vers le porno gay. 37% des vidéos sur Pornhub Gay sont regardées par des femmes.
Une alternative : entre érotisme et pornographie
Néanmoins, selon Erik Janssen, docteur et scientifique de l’institut Kinsey, “il y a un grand nombre de gens qui utilisent beaucoup de porno et qui n’ont pas de problème.”
Cela est dû au fait que la pornographie est néfaste à long terme, selon le type et la fréquence à laquelle il est consommé. Au contraire, la consommation de pornographie alternative, entre érotisme et porno, pourrait avoir un impact positif.
En développant l’imaginaire ou les fantasmes, elle ouvre des portes et permet d’évoluer dans sa sexualité. En couple, elle offre la possibilité de faire grandir l’appétit sexuel, d’exprimer ses envies à son partenaire, et ouvre les individus sur des sujets parfois sensibles, tels que les jeux sexuels.
Dans cette optique, des réalisateurs ont créé des films dont la qualité et le jeu d’acteur semblent aussi bons qu’un film de Xavier Dolan. Noel Alejandro, réalisateur de courts-métrages gays, travaille notamment le son à la perfection et présente des films d’une réalité pertinente. Le réalisateur barcelonais explique dans Kaltblut que son premier film était vraiment quelque chose d’exceptionnelle.
Tout ce dont je me souviens, c’est que nous avons tous eu le sentiment que quelque chose se passait. C’était presque la première fois que quelqu’un faisait un film explicite sous un contexte mélodramatique. Bien sûr, il y avait d’autres réalisateurs qui ont aussi osé aller plus loin avec ce genre, mais on l’a vraiment senti comme ça. En fait, je pense toujours que le pourcentage de pornos qui changent vraiment quelque chose aujourd’hui ne dépasse pas les 1%.
Noel Alejandro, Kaltblut
Pour les femmes, des modèles plus softs de pornographie sont arrivées. Ils contrent la nocivité de la pornographie habituelle. Voxxx, une plateforme de podcasts sexuels pour les femmes révolutionne le marché. Elle invite à une “masturbation guidée, immersive et inclusive”.
Je supporte de moins en moins le porn vidéo tradi, on entend trop la voix fake des filles et pas assez celle des hommes, alors merci pour ces partages audios, pour cette sensation de réalité et de plaisir.
Adeline, 19 ans, commentaire sur Voxxx
Si la pornographie traditionnelle est omniprésente sur Internet, elle amène avec elle son lot de problèmes. C’est pourquoi, le monde de la pornographie se diversifie, en créant un environnement plus propice à la découverte de soi, aux plaisirs plus inclusifs et en ouvrant les portes de l’imagination.
Malgré cela, les habitudes des consommateurs et notamment celles des jeunes semblent ne pas encore pouvoir trouver refuge dans le porno alternatif. Tous n’y trouvent pas encore leur compte. C’est donc tout un monde qui reste à découvrir et à construire.
Sensations incontrôlables, accélération du cœur, coup de chaud, et si l’amour pouvait s’expliquer scientifiquement ?
Tomber amoureux
Dans cette situation, notre cerveau n’utilise aucune analyse rationnelle. C’est une partie du cortex cérébral, celle qui gère les comportements automatiques, comme faire du vélo, qui s’active. C’est pourquoi, tomber amoureux est une sensation qui semble inexpliquée.
Andreas Bartels et Semir Zeki, de University College London, ont fait une étude sur des couples amoureux. L’un des deux partenaires passe un IRM. Pendant ce temps-là, on lui montre des images d’hommes ou de femmes lambda, jusqu’à lui montrer une photo de son partenaire. À ce moment-là, ils ont remarqué que la partie qui s’activait était celle des noyaux gris centraux (1/50ème de la masse cérébrale totale), la partie la plus primitive du cerveau.
Comme les animaux, ce n’est pas la partie qui contrôle nos activités mentales et qui nous permet de faire des choix qui s’active, mais plutôt celle qui relève du subconscient. L’amour, en fait, désactive les zones qui influencent nos choix qui se situent dans le cortex préfrontal, la partie qu’on appelle rationnelle.
Et la vrai cause est la phényléthylamine. Cette hormone qui est généralement la cause des « papillons dans le ventre » , à l’effet d’une drogue sur le cerveau. Utilisée dans la MDMA ou les anti-dépresseurs, elle agit comme des amphétamines. Avec des effets secondaires, comme l’impossibilité de dormir ou le manque.
Le cerveau lui, sécrète aussi l’hormone du plaisir immédiat : la dopamine. Elle est responsable des actions, de la motivation et du désir. Cette hormone en corrélation avec la partie primitive, a des effets puissants sur l’être humain. Mélangée aussi avec l’hormone du bonheur, la sérotonine, c’est tout le corps humain qui ressent du plaisir et de la chaleur.
Tomber amoureux semble nécessairement être une sensation forte et incontrôlable. Pourtant, ces interactions qui se font dans le cerveau, fragilisent celui ou celle qui les ressent. L’activation de toutes ces hormones sur une courte durée, c’est aussi puiser dans des réserves limitées. Pendant que l’organisme reconstitue ses hormones, l’être humain est dans un vaste flou qui le fait douter et le fatigue.
Au début on manque de sérotonine, ce qui peut faire que le début d’une relation s’accompagne d’une fragilité émotionnelle.
Raphaël Blareau, Professeur agrégé en Chimie, France Culture
S’emballer pour quelqu’un au premier regard, c’est donc sentir en soi une forte sensation de pure bonheur liée à notre animalité et aux hormones. Un cocktail explosif qui remplit l’humain de plaisirs et de doutes.
L’amour sur le long terme
Entre plaisir intense et fragilité émotionnelle dus à la dopamine et à la sérotonine, d’autres hormones sont en jeu dans les relations amoureuses, telles que l’endorphine et l’ocytocine.
L’endorphine apparaît après la première interaction. Elle est un euphorisant qui joue le rôle d’anti-douleur. Et l’ocytocine qui se mélange aux autres hormones, elle, dure plus longtemps. Elle est connue pour réguler les relations sociales. Elle est l’hormone de l’empathie, qui permet les relations durables entre les partenaires. Elle est notamment sécrétée pendant l’orgasme, l’accouchement et l’allaitement.
Lucy Vincent explique que l’ocytocine est une hormone qui est liée à nos souvenirs et est généralement connue sous le nom de l’ « hormone de l’attachement » . Elle apparaît pour la première fois chez l’enfant, et assure le lien entre la mère et le nouveau-né, et est stimulée tout au long de la vie à travers les liens sociaux.
Ces stimulis là, ça ne peut que renforcer le lien qui se crée avec le partenaire
Lucy Vincent, neurobiologiste , France Culture
Cette hormone est notamment activée lorsqu’on ressent l’absence de l’être aimé. Cela réveille notre hippocampe, notre mémoire, et celle-ci se met à nous rappeler les moments passés. Le cerveau produit alors de la dopamine et de la sérotonine, et fait resurgir cette passion des premiers jours.
Être amoureux, se sentir heureux, sont donc des éléments impossibles sans hormones. Pourtant, pourquoi toutes ces hormones apparaissent à un moment T pour cette personne plutôt qu’une autre ?
L’ocytocine pourrait jouer un rôle premier, en créant à ce moment précis, sans qu’on puisse en avoir conscience, cet attachement soudain. En se mélangeant avec les autres hormones, et en puisant dans les souvenirs les plus enfouis.
L’être aimé referait-il donc resurgir des souvenirs heureux et inconscients de notre enfance ? Est-ce vraiment cela l’amour ?
Faire de la publicité mensongère n’a plus autant d’impact. Dans un monde où la publicité est partout, les failles de celle-ci sont de plus en plus visibles.
La publicité, une gêne plus qu’un plaisir
Avec la télévision, la presse et les smartphones, toutes sortes de publicités apparaissent devant nos yeux, et malheureusement le pouvoir d’Adblock a ses limites.
C’est bien connu, un maximum de visibilité est toujours bénéfique pour son rendement. Les entreprises et les publicitaires en ont bien conscience. C’est pourquoi depuis l’arrivée de la TNT, le son des publicités a augmenté pour mieux atteindre les téléspectateurs et “leur faire vivre une réelle expérience”.
Se faire réveiller par une publicité, est donc devenue le quotidien des téléspectateurs, et il ne sert à rien d’essayer de baisser le son avec sa télécommande. D’après le CSA les publicitaires utilisent maintenant la compression dynamique, et changent l’intensité du son sans “augmenter” directement le son. C’est donc dans le mixage que tout se passe.
Du côté du web et des smartphones, les jeunes le savent bien, les publicités ont un son plus élevé, surtout lorsque leur appareil est branché sur une enceinte. Mais au-delà de réveiller les voisins, la gêne ou le cringe des publicités se situe aussi dans les discours qu’elles tiennent et leur manière de les mettre en scène.
Celles choisies par le Huffington Post ci-dessus sont des exemples parfaits. Elles mettent en avant les préjugés qui planent sur les filles et les garçons à travers des mises en scène de mauvais goût. On vous laisse vous faire votre opinion…
D’après le sacré Urban dictionary, le cringe est une sensation physique d’inconfort sans que rien de réel n’arrive aux corps. C’est aussi le fait de se sentir embarrassé pour quelqu’un qui se ridiculise, et pour ça, les publicités semblent être les meilleures dans le domaine. Entre des pubs jugées racistes, des innombrables publicités qui mettent en scène des stéréotypes, et celles où on vend un rêve plus qu’un produit, le cringe est au rendez-vous.
L’éthique de la publicité
Si les publicitaires utilisent de nouveaux procédés et veulent faire vivre une expérience à ceux qui sont derrière leurs écrans, la plupart sont confrontés aux regards des jeunes qui, selon O.W., sont plus sensibles à la qualité publicitaire, et donc plus conscients de l’impact de la pub, que leurs aînés.
D’après Louis Quesnel (psycho-sociologue), la pub met en avant des scènes qui sont en contradiction avec la réalité en usant d’images stylisées, et peut alors se confondre à de la propagande. Même si 94% des Français considèrent la pub comme étant mensongère, elle leur donne à voir, malgré eux, des modèles de comportement psychiquement et pédagogiquement nocifs.
Tout produit, même supérieur, comporte des avantages et des inconvénients. Or, il s’agit de convaincre : le publicitaire mentira par omission.
Il ajoute que l’image audiovisuelle endort le sens critique et hypnotise, c’est pourquoi son impact sur l’inconscient est fort, il y aurait même une “irréversibilité de l’impact”. La force de la pub se situe donc dans la faiblesse de celui ou celle qui la regarde.
Pourtant, la pub reste un élément important, notamment pour la culture. C’est donc la forme qui est remise en cause, plutôt que la publicité en elle-même. C’est pourquoi, pour Louis Quesnel, il faut encourager celles qui ont un impact positif par “leur qualité humaine, culturelle ou esthétique”.